Japan : Plan ‘jg’ B
June, 04 2013Abegeddon
So, what’s behind this jarring surge in yields, which occurred even as the BoJ began to roll-out its aggressive purchase program?
SEE BANZAI ! Abegeddon.
Les dindons d’Abenomics
AGEFI : MARDI, 04.06.2013
Le gouvernement japonais veut plus d’inflation. Mais pas des taux d’intérêts qui augmentent en conséquence.
Andreas Höfert*
Après avoir pris presque 50% depuis le début de l’année et plus de 80% depuis mi-novembre 2012, l’indice boursier japonais Nikkei a subi en l’espace de huit jours trois corrections majeures: -7,32% le 23 mai, -3,22% le 27 mai et -5,15% le 30 mai. Comme d’habitude, les médias et le grand public se sont focalisés sur cette volatilité boursière et des explications ont été fournies a posteriori.
Ainsi, la faiblesse de l’économie chinoise a été avancée. Ou la légère appréciation du yen, qui, bien qu’ayant perdu depuis octobre 2012 près de 25% vis-à-vis du dollar (et encore bien plus face à l’euro) s’est légèrement renforcé durant la semaine passée. Ou encore, l’explication habituelle lorsqu’on ne sait pas trop: prise de bénéfices et consolidation, les arbres ne montant jamais jusqu’au ciel.
L’explication qui me convainc bien plus, cependant, est celle d’investisseurs pressentant que le dernier acte d’un drame de plus de vingt ans vient de débuter au Japon. La politique économique du Premier Ministre Shinz? Abe, appelée «Abenomics», peut être vue comme un tapis ou banco, un ça-passe-ou-ça-casse ou un quitte-ou-double.
En effet, après deux décennies de stagnation déflationniste, la décision prise par la Banque du Japon de doubler la masse monétaire (et la détention d’obligations d’Etat japonaises) afin d’amener le taux d’inflation à 2% d’ici deux ans, a certes fait réagir les marchés… Mais pas forcément de la manière qu’espérait le gouvernement japonais. Bien sûr, le yen a fortement baissé depuis l’annonce et le marché des actions est bien monté malgré les dernières corrections. Cependant, le marché des obligations gouvernementales a connu quelques ratés, signes avant-coureurs, à mon avis, de la tempête à venir.
Alors que l’on aurait pu s’attendre à ce que les investisseurs fassent du «front running» vis-à-vis de la Banque du Japon, c’est-à-dire achètent des obligations gouvernementales japonaises avant elle pour les lui revendre plus chères, l’annonce a plutôt été utilisée pour se débarrasser de ces obligations, les taux d’intérêts japonais faisant des bonds de cabri.
M. Abe a exprimé son courroux devant le Parlement japonais: «Une augmentation trop forte des taux d’intérêts à long terme pourrait avoir un impact sérieux sur l’économie et les conditions fiscales du gouvernement. Nous nous attendons à ce que la Banque du Japon intervienne.» Ce qui fut promptement fait par la Banque centrale, pourtant supposée indépendante…
Résumons: le gouvernement japonais veut plus d’inflation, mais pas des taux d’intérêts qui augmentent en conséquence. Cela revient à dire que les créditeurs du Japon sont priés de prendre des pertes pour aider le pays à renflouer son énorme dette publique. Merci! Est-ce faisable? Oui, mais pour cela, en plus d’avoir une Banque du Japon à sa botte, il faut que le gouvernement japonais force ses créditeurs à ne pas vendre leur obligations.
Comment? Je ne serais guère surpris si ces prochains mois voyaient l’instauration de lois et règlements limitant les actifs financiers que peuvent détenir les fonds de pension japonais. Je ne serais pas étonné si surgissaient des restrictions pour les fonds propres des banques et, pourquoi pas, même pour les fonds d’investissements.
Et si tout cela n’est pas suffisant, il suffira d’introduire des contrôles de capitaux et de limiter la possibilité pour les Japonais d’acheter des actifs financiers étrangers. Les épargnants et retraités japonais vont souffrir. Ce qu’on nomme la répression financière doit aller de pair avec Abenomics. Elle est une condition nécessaire à sa réussite… Mais elle n’est cependant pas une condition suffisante.
Le mot de la fin revient à Christina Romer, l’ex-chef économiste de l’Administration Obama et professeur à Berkeley, qui conclut en ces termes une analyse récente sur la politique économique d’Abe: «Je ne sais pas si l’expérience japonaise du changement de régime monétaire va réussir. Mais je suis confiante que nous allons apprendre énormément de cette expérience que les Japonais ont eu le courage de tenter.»
Je partage en partie cette analyse, mais je doute d’une part que l’on ait vraiment expliqué à la population japonaise qu’elle allait être non seulement le dindon de la farce, mais aussi le cobaye. D’autre part, les épargnants et retraités tant européens qu’américains seraient bien inspirés de regarder du côté du Japon. C’est là-bas que s’expérimente leur avenir.
* Chef économiste,
UBS Wealth Management
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The Government Pension Investment Fund’s “House Of Cards (Bonds)”
Now that the BOJ’s “interventionalism” in the capital markets is increasingly losing steam, as the soaring realized volatility in equity and bond markets squarely puts into question its credibility and its ability to enforce its core mandate (which states that the Bank’s monetary policy should be aimed at achieving price stability, thereby contributing to the sound development of the national economy) Japan is left with one wildcard:
the Government Pension Investment Fund (GPIF), which as of Dec 12 held some ¥111.9 trillion in assets, of which ¥67.3 trillion, or 60.1% in Japanese Government Bonds. Perhaps more importantly, the GPIF also held “just” ¥14.5 trillion in domestic stocks, or 12.9% of total, far less than the minimum allocation to bonds (current floor of 59%). It is this massive potential buying dry powder that has led to numerous hints in the press that :
a capital reallocation in the GPIF is imminent to allow for much more domestic equity buying, now that the threat of the BOJ’s open-ended QE is barely sufficient to avoid a bear market crash in the Nikkei in under two weeks.
So in short: Japan’s Plan B is not only not a panacea, but it is a House of Bonds-Cards that would not survive an even modest gust of wind, and an even more modest contemplation into its true internal dynamics. We would urge Messrs Abe and Kuroda to come up with a fall back plan to the fall back plan before it, once again, becomes too late.